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Lycans : les archives
12 novembre 2010

Chastel #8

chastel_originalIl aurait espéré que ça se termine vite.
Elle voulait l’embrasser, ça, c’était d’une évidence… Des plus évidentes. Mais elle attendait que le geste vienne de lui. Elle aurait pu le faire elle même, mais ça aurait été trop simple, bien sûr. Elle voulait qu’il agisse à son tour.
Il ne pouvait pas la regarder dans les yeux. Non pas qu’elle le dégoûtait, non. Mais il n’aurait pas supporté son propre reflet dans le regard ambré de la lycane.

Alors il passa son bras autour du cou si frêle, rapprocha ses lèvres des siennes, et l’embrassa… Quelque chose en lui venait de voler en éclats. Et de nouveau, pendant ce baiser, Chastel sentit ces choses si rares, ses larmes, lui inonder le visage…
Il n’est pas de mot pour définir ce que ce baiser provoquait chez le lycan. La sensation était chaude, douce, agréable… Mais il avait l’impression de faire quelque chose de contre-nature. D’embrasser la Mort elle-même, et ce faisant de se damner…
Les bouches se cherchaient, se trouvaient, ne se décollaient plus. Surmontant sa répugnance, Chastel se laissait aller dans cette folie.

*Elle s’est damnée pour… pour moi… Il est normal qu’à mon tour, je me damne pour elle…*

Après toutes ces années à se croire interdit tout espoir d’aimer quelqu’un, par peur que son statut de monstre ne l’horrifie, ou par crainte de ne pouvoir l’épargner… Chastel venait de se trouver une compagne.
Elle venait de tout sacrifier pour lui. De rejeter tout ce qu’elle avait de précieux. Rien d’autre en ce monde n’aurait pu venir à bout du cœur froid, du cœur sec, de la Colère de Dieu. Et Tabitha, du haut de ses quinze ans à peine, venait d’accomplir cet exploit…
Il finit pourtant par interrompre son baiser, se releva et, après avoir regardé avec dédain le fruit de sa propre chasse, lui tendit la main…

"Ma tueuse, relève toi… Rentrons…"

Le sourire qu’il arborait alors, certes , n’était pas exempt de tristesse. Mais il éclairait le visage de Chastel d’un jour nouveau.
Oui, cette morveuse venait de le faire sien, et par ce baiser il l’avait acceptée comme sienne. Cette nuit était encore loin d’être terminée…

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